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ExCRAdition Générale - Le Démantèlement des CRA - Jour 13


« Il faut qu’on repense notre société globalement, s’attaquer aux fondamentaux de ces désorganisations, de ces déséquilibres, sinon, on sera toujours en train de gérer la pénurie.

(…)

J’ai entendu, par exemple à Sète, qu’il y avait un projet de quai pour les yachts, faut qu’on arrive à faire le lien entre ces yachts qui viennent s’installer à Sète et le CRA, qu’il y ait un lien direct, faut qu’on fasse ces liens-là.»


Jean-Philippe Turpin de la Cimade Béziers, conférence de presse du 21 juin devant le CRA de Sète



« Ce qu’on enlève aux étrangers, dans peu de temps, on nous le retirera à nous, y a qu’à voir comment on traite les pauvres et comment on traite les gens qui sont dans la merde en France. Nous sommes des étrangers nous aussi, alors faudrait p’têt se bouger le cul »


Intervention de ?, conférence de presse du 21 juin devant le CRA de Sète



« Habiter le monde, c’est habiter pleinement ses géographies et pour cela pouvoir y circuler librement. Aussi, faire du monde le territoire et l’espace de circulation des hommes et des femmes est un choix politique que nous pouvons faire. La libre circulation des individus, si on y consentait, ne poserait pas tous les problèmes que l’on imagine. Bien sûr, les pôles de richesse seront attractifs et ceux qui en sont privés y convergeraient. Rien n’empêche cependant d’imaginer des mécanismes intelligents pour mieux répartir les richesses et les ressources, et veiller à une meilleure équité territoriale mondiale, en dotant tous les espaces de capacité en emploi, en éducation et santé, d’opportunités économiques, etc. Il s’agit tout simplement de travailler aux bonnes incitations afin que les zones à faible densité humaine puissent attirer des populations car offrant elles aussi les conditions d’une vie décente et de qualité. Ceci est une exigence éthique majeure de notre époque, car les inégalités et les disparités économiques et sociales sont le fruit d’un système de production et de répartition des richesses structurellement élaboré pour profiter à une minorité d’individus au détriment du plus grand nombre. Désarticuler ce système, le démembrer et le reconstruire sur des bases plus équitables est une nécessité morale et civilisationnelle. »


Habiter le monde, Felwine Sarr



Plus que jamais nous poursuivons notre entreprise de démantèlement des CRA, nous ouvrons la porte à tous pour démanteler avec nous ces cages-misère, ces geôles de violence étatique, ces brise-vie, ces zones de séquestration et de tri d’humains, ces entrepôts de stockage et d’exportation de pauvres, d’indésirables étrangers sans code-barre adéquat ; du bas de notre observatoire, nous relevons les moindres mouvements du CRA, en parlons et agissons.


D’abord le mental : ouvrir des brèches, faire sortir la parole, communiquer le plus largement possible autour de nous, pour faire savoir et lever les consciences.


Ensuite les corps : au quotidien, nous tentons de libérer et d’obtenir la régularisation de ces humains enfermés, un par un, et même si c’est laborieux, nous continuons à affiner nos méthodes et à multiplier nos actions, même si Aly, Moussa et d’autres ont été expulsés, nous continuons à les suivre, internationalement, à les aider où qu’ils soient, nous n’avons pas de frontières.


Notre but : la fermeture des CRA, fabriquer des lieux d’accueil, d’hospitalité, d’orientation, de convivialité, d’échange et d’entraide.


Pour que Sète, ville portuaire et d’immigrés, devienne plus largement cette terre d’accueil, cette terre refuge, cette terre de libre circulation que nous faisons naître jour après jour dans nos mots, nos désirs, nos rencontres et nos actions.


Pour en finir avec les CRA.


Mathieu pour ExCRAdition Générale



Aujourd’hui la PAF nous a à nouveau laissé entrer pour faire des visites.

Nous avons le sentiment qu’ils nous baladent.


Aujourd’hui un jeune a sonné au CRA, il voulait y entrer, on lui avait dit qu’ici on donnait à manger et tout… C’est un jeune de Montpellier, plus de place au foyer, il est logé dans un hôtel miteux à Sète.


SMS de Juliette pour ExCRadition Générale



Un homme est venu hier :

« quand vous aurez cessé la grève de la faim, vous êtes le bienvenu dans mon resto, vous avez table ouverte »

il sert la main de Tieri avec beaucoup d’émotion et s’en va.


Leïla fait des gâteaux et nous en amène tous les jours.

On est de plus en plus nombreux pour les veilles la nuit, hier nuit on était huit.


Il y a aussi les mensonges permanents des flics.

Ils donnent des faux prétextes pour ne pas nous laisser entrer.

Le mensonge est banalisé.

On ne peut plus être à deux pour les visites, ils n’autorisent plus qu’une seule personne.

Il font attendre tout le monde alors qu’on sait qu’y a personne au parloir.


Un copain d’Aly Sidibé (https://excraditiongeneral.wixsite.com/sete/publications/lib%C3%A9rez-aly-sidib%C3%A9 ), copain de chambrée d’Aly, à l’école avec lui, est venu avec une personne d’une association, pour visiter un autre jeune, enfermé au CRA, ivoirien de 16 ans, il n’a pas pu entrer… Il est donc resté à l’extérieur et nous a raconté les conditions d’arrestation d’Aly :


« pour se faire ouvrir la porte ils n’ont pas dit qu’ils étaient de la police, ils ont dit : on est l’asso on a oublié les clés »


La police utilise le mensonge comme mode de fonctionnement.


Le copain d’Aly continue :

« Mais pourquoi y nous font ça? On comprend pas. Qu‘est ce qu’on a fait? »


Dans Un monde sans pitié, film d’Eric Rochant, Hippolyte Girardot se fait arrêter par les flics avec sa caisse toute pourrie :


« Putain c’est pas nous les bandits,

nous on est juste pauvre »


Propos de Tieri recueillis par Mathieu pour ExCradition Générale



Aujourd'hui à L'Astragale, retrouvons-nous autour de l'habituelle "Cantine du dimanche". Début des hostilités dès 9h pour une séance d'épluchage aussi féroce que festif. La table est dressée et le repas prêt à être partager vers 12h30 ou 13h. On embraye ensuite sur une après-midi contre la "machine à expulser" dont le Centre de Rétention Administrative (CRA) est la dernière étape pour de nombreux étrangers sans-papiers. En lien et en résonance avec l'occupation (et la grève de la faim de Tieri) qui dure depuis maintenant 12 jours, devant le CRA de Sète, nous vous attendons nombreuses et nombreux!

"A Sète, au printemps 2018, un mouvement anti Cra s'organise. A partir des témoignages d'exilé-es enfermé-es derrières les barreaux du Centre de rétention sètois, des "CRAieurs" de rue reprennent haut et fort leur paroles recueillies au parloir, qui racontent la maltraitance et les violences administrées par la police aux frontières. D'autres, écrivent au pinceau les récits des enfermé-es et des textes d'écrivain solidaire des migrants qu'ils affichent sur les murs de Sète. Exposition d'affiches et mises en scènes des récits des enfermées, projection de "22 jours" et "Mesnil-Amelot", deux court documentaires qui racontent eux aussi les violences exercées à l'ombre des CRA. Ensemble, nous parlerons des stratégies et des actions pour lutter contre ses lieux d’extrême violence, qui ne cherchent rien d'autre que de dissuader les migrants par la terreur." L'Astragale 21 rue Pierre Sémard 34200 Sète

Article sur le Mouvement Info


FB Excradition générale

Et sur Médiapart : 


Photographie d'Ernest Puerta





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