Point info tous les jours à 18.00 devant le CRA de Sète
RDV devant le CRA à 10.00 et 14.00 pour les visites aux enfermés.
faites des pierres un trou dans le vent
j'ai vu devant le CRA
des énergumènes qui ne feront plus CRAvaliers seuls
j’ai entendu devant le CRA un accordéon et des femmes qui chantaient de l’Italie des textes qui disent non aux meurtres des faibles
j’ai entendu des veilles rengaines de l’humanité des classes en somme
et aussi
des nouveaux airs qui s’enchainent pour se déchainer
j’ai entendu un de ces enchainés dire qu’il faudrait s’habituer à cette présence humaine constante
car « on est là pour longtemps »
j’ai vu une tante rouge de colère et d’amour pour son homme
et des cheveux blancs attentive au corps qui se prive pour soutenir ce qu’on ne voit pas
ceux qu’on ne voit plus
j’ai rigolé des petits trains avec des enseignes de bricolage qui passent et repassent
j’ai gueulé qu’ils nous aident car nous on veut bien des perceuses et des truelles pour démanteler ces gros murs en pierre
une pierre encore belle
une pierre un peu blanche
des anciens coquillages dans des anciennes mers
des murs en cimetière de coquillages
les humains n’existaient pas encore quand cette pierre s’est formée mais bon en s’en fout un peu ce soir
j’ai touché du bout des doigts le mur blanc dehors mais tellement sombre à l’intérieur
j’ai vu un papa qui a 6 enfants qui auraient pu continuer à avoir peur pour lui mais
qui comprennent
et qui aujourd’hui sont fiers de lui
j’ai assisté à des échanges CRAnivores entre persuadées d’être du bon coté
je n’ai vu qu’un coté enfin je crois
j’ai deviné des présences humaines derrières des vitres qui n’en sont pas
des barreaux qui ne sont que des petits trous dans une plaque en fer
j’ai deviné qu’il s’agissait de fenêtres par lesquelles des hommes enfermés respirent
ou tentent de respirer
qu’il s’agit d’une rue qui abrite une école maternelle et une prison qui ne dit pas son nom
j’ai vu un policier approcher avec un petit papier et gêné d’interrompre les musiciens qui jouait pour ce mur vivant au dedans
un policier avec sa chemise en dehors du pantalon demander aux personnes chantantes et libres dans la rue
de ne pas venir parler aux fenêtres car sur le petit papier en question il y a le numéro de la cabine téléphonique qui fait sonner un combiné à l’intérieur de ces murs donc que oui ça sert à rien de les énerver comme ça les hommes enfermés puisqu’on peut les appeler par téléphone
ah bon
j’ai entendu dire d’accord et surtout j’ai vu courir la musique qui ne s’est pas arrêtée
j’ai entendu de la bouche d’une femme qu’il fallait qu’on prenne soin des uns et des autres
aujourd’hui fête des père on m’a dit
tiens
faites de ces pierres un monument aux portes ouvertes
un refuge pour les hommes du vent
qui passent et ne s’arrêtent que pour dormir
et puis qui sait
une fois démantelé
le CRA de Sète
on fera un musée pour les mouettes ?
Pierre Mounir pour [ExCRAdition générale !]
Chanson entonnée devant les fenêtres du CRA de Sète par la chorale Valaise Magal :
El Payandé
Paroles Vicente Holguin, écrivain colombien.
Musique Luis Albertini, compositeur péruvien.
1867, quand l'esclavage était encore légal au Pérou.
Nací en las playas de magdalena
Bajo las sombras de un payandé,
Como mi madre fue negra esclava
También la marca, yo la lleve.
Ay! Suerte maldita llevar cadenas,
Y ser la esclava, y ser la esclava de un vil señor
Ay! Suerte maldita llevar cadenas
Y ser la esclava, y ser la esclava de un vil señor
Cuando a las sombras de una palmera,
Busco esconderme del rudo sol,
Látigos fieros cruzan mi espalda,
Y me recuerdan que esclava soy.
Ay! Suerte maldita llevar cadenas
Y ser la esclava y ser la esclava de un vil señor.
Ay! Suerte maldita llevar cadenas
Y ser la esclava y ser la esclava de un vil señor.
Si yo supiera coger mi lanza,
Vengarme airada, de mi señor,
Con gusto viera yo arder su caza
Y le arrancara el corazón
Ay! Suerte maldita llevar cadenas,
Y ser la esclava, y ser la esclava de un vil señor.
Ay! Suerte maldita llevar cadenas
Y ser la esclava, y ser la esclava de un vil señor.
Je suis né sur les rives du Rio Magdalena
À l'ombre d'un payandé
Comme ma mère je fus une esclave noire
La marque moi aussi je l'ai portée
Aï ! Maudit sort !
Porter des chaînes
Et être esclave
Et être esclave
D'un vil maître
Les matins à l'aube
Je pars au champ avec ma pioche
Je mange des tranches de plantain grillé
Et j'irrigue la terre avec ma sueur
Lorsqu'à l'ombre d'un palmier
Je veux me protéger du soleil ardent
Des fouets cruels me cinglent le dos
Et me rappellent que je suis un esclave
Si je pouvais avoir une lance
Me venger furieux de mon maître
Avec plaisir je verrai brûler sa maison
Et je lui arracherais le cœur.
FB ExCRAdition générale
Et sur Médiapart :
Un nouvel article à lire sur :
Et une interview sur :
Une autre interview :
Comentarios