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ExCRAdition Générale - Le Démantèlement des CRA - Jour 7 - Dimanche 17 juin 2018

Point info tous les jours à 18.00 devant le CRA de Sète

RDV devant le CRA à 10.00 et 14.00 pour les visites aux enfermés.


faites des pierres un trou dans le vent


j'ai vu devant le CRA

des énergumènes qui ne feront plus CRAvaliers seuls 

j’ai entendu devant le CRA un accordéon et des femmes qui chantaient de l’Italie des textes qui disent non aux meurtres des faibles 

j’ai entendu des veilles rengaines de l’humanité des classes en somme

et aussi 

des nouveaux airs qui s’enchainent pour se déchainer 

j’ai entendu un de ces enchainés dire qu’il faudrait s’habituer à cette présence humaine constante

 car « on est là pour longtemps » 

j’ai vu une tante rouge de colère et d’amour pour son homme

et des cheveux blancs attentive au corps qui se prive pour soutenir ce qu’on ne voit pas 

ceux qu’on ne voit plus 

j’ai rigolé des petits trains avec des enseignes de bricolage qui passent et repassent 

j’ai gueulé qu’ils nous aident car nous on veut bien des perceuses et des truelles pour démanteler ces gros murs en pierre

une pierre encore belle 

une pierre un peu blanche 

des anciens coquillages dans des anciennes mers 

des murs en cimetière de coquillages 

les humains n’existaient pas encore quand cette pierre s’est formée mais bon en s’en fout un peu ce soir 

j’ai touché du bout des doigts le mur blanc dehors mais tellement sombre à l’intérieur 

j’ai vu un papa qui a 6 enfants qui auraient pu continuer à avoir peur pour lui mais 

qui comprennent 

et qui aujourd’hui sont fiers de lui 

j’ai assisté à des échanges CRAnivores entre persuadées d’être du bon coté 

je n’ai vu qu’un coté enfin je crois

j’ai deviné des présences humaines derrières des vitres qui n’en sont pas 

des barreaux qui ne sont que des petits trous dans une plaque en fer

j’ai deviné qu’il s’agissait de fenêtres par lesquelles des hommes enfermés respirent 

ou tentent de respirer 

qu’il s’agit d’une rue qui abrite une école maternelle et une prison qui ne dit pas son nom 

j’ai vu un policier approcher avec un petit papier et gêné d’interrompre les musiciens qui jouait pour ce mur vivant au dedans 

un policier avec sa chemise en dehors du pantalon demander aux personnes chantantes et libres dans la rue 

de ne pas venir parler aux fenêtres car sur le petit papier en question il y a le numéro de la cabine téléphonique qui fait sonner un combiné à l’intérieur de ces murs donc que oui ça sert à rien de les énerver comme ça les hommes enfermés puisqu’on peut les appeler par téléphone 

ah bon

j’ai entendu dire d’accord et surtout j’ai vu courir la musique qui ne s’est pas arrêtée 

j’ai entendu de la bouche d’une femme qu’il fallait qu’on prenne soin des uns et des autres 

aujourd’hui fête des père on m’a dit

tiens 

faites de ces pierres un monument aux portes ouvertes 

un refuge pour les hommes du vent 

qui passent et ne s’arrêtent que pour dormir 

et puis qui sait

 une fois démantelé 

le CRA de Sète

on fera un musée pour les mouettes ?


Pierre Mounir  pour [ExCRAdition générale !]


Chanson entonnée devant les fenêtres du CRA de Sète par la chorale Valaise Magal  :


El Payandé

Paroles  Vicente Holguin, écrivain colombien.

Musique Luis Albertini, compositeur péruvien.

1867, quand l'esclavage était encore légal au Pérou.


Nací en las playas de magdalena

Bajo las sombras de un payandé,

Como mi madre fue negra esclava

También la marca, yo la lleve.

Ay! Suerte maldita llevar cadenas,

Y ser la esclava, y ser la esclava de un vil señor

Ay! Suerte maldita llevar cadenas

Y ser la esclava, y ser la esclava de un vil señor

Cuando a las sombras de una palmera,

Busco esconderme del rudo sol,

Látigos fieros cruzan mi espalda,

Y me recuerdan que esclava soy.

Ay! Suerte maldita llevar cadenas

Y ser la esclava y ser la esclava de un vil señor.

Ay! Suerte maldita llevar cadenas

Y ser la esclava y ser la esclava de un vil señor.

Si yo supiera coger mi lanza,

Vengarme airada, de mi señor,

Con gusto viera yo arder su caza

Y le arrancara el corazón

Ay! Suerte maldita llevar cadenas,

Y ser la esclava, y ser la esclava de un vil señor.

Ay! Suerte maldita llevar cadenas

Y ser la esclava, y ser la esclava de un vil señor.


Je suis né sur les rives du Rio Magdalena

À l'ombre d'un payandé

Comme ma mère je fus une esclave noire

La marque moi aussi je l'ai portée

Aï ! Maudit sort !

Porter des chaînes

Et être esclave

Et être esclave

D'un vil maître

Les matins à l'aube

Je pars au champ avec ma pioche

Je mange des tranches de plantain grillé

Et j'irrigue la terre avec ma sueur

Lorsqu'à l'ombre d'un palmier

Je veux me protéger du soleil ardent

Des fouets cruels me cinglent le dos

Et me rappellent que je suis un esclave

Si je pouvais avoir une lance

Me venger furieux de mon maître

Avec plaisir je verrai brûler sa maison

Et je lui arracherais le cœur.




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